Pourquoi faire le choix de mettre mon énergie et mon temps dans cette école au service du vivant ?
C’est un sujet qui est important à mes yeux. Plus j’avance sur ma route, plus j’intègre l’importance de connaitre l’intention et la motivation de la personne avec qui j’entretiens une relation que ca soit dans le domaine du soin ou d’éveil à soi et encore plus lorsque je viens pour « apprendre » ou recevoir un enseignement.
Je pense que cette conscience de l’importance de l’intention m’est venue grâce à ma pratique holistique de la médecine vétérinaire. Même si elle n’est que subtilement mentionnée dans les formations que j’ai reçues pour l’ostéopathie et un peu plus concernant l’acupuncture, c’est grâce aux années de pratique que j’ai fini par en percevoir toute la portée.
J’ai souvent parlé de l’impact qu’avait eu, lors de mes études en ostéopathie vétérinaire, ce paragraphe centré sur l’importance de l’attention, de l’amour, … et de l’intention. Ces quelques mots étaient perdu dans des centaines de pages de cours théorique.
Pourtant, je ne l’ai jamais oublié et je l’ai souvent relu. C’est comme si je ressentais intuitivement qu’il y avait un trésor caché derrière ces mots auquel je n’avais pas accès . Et à force de me relier à eux, j’ai fini par recevoir ce cadeau … C’est la colonne vertébrale de la médecine que je pratique.
J’ai la conviction que tout le savoir acquis et la connaissance remémorée n’auraient que peu de valeur sans ces trois piliers que sont l’amour l’attention et l’intention.
J’irais meme plus loin, je me suis souvent posée la question de l’importance dans l’efficacité de mes soins de mes acquis théoriques et pratiques par rapport au développement de cette capacité à être dans la juste et sincère attention, dans l’amour quand je pose mes mains sur un animal et avec la simple et unique intention de l’aider du mieux que je peux avec les ressources qui sont les miennes dans le respect de la justesse de son chemin.
C’est une vraie question que je pose la .
Personnellement, j’ai trouvé mes réponses, je ne vous le cache pas ! Mais j’ai hâte de partager ca avec vous, pour observer comment vous, vous le vivez, qu’est ce qui vous aidera le plus : l’acquisition d’un savoir anatomique, de techniques de toucher, l’acquisition des bases de la philosophie chinoise sur lesquelles reposent leur médecine ou le fait de cheminer à accéder à cette qualité de présence et d’attention, d’amour et d’intention juste.
Bon je m’égare ! Mais tout est tellement imbriqué !
Allez, j’en reviens à mon intention dans ce processus de transmission et d’école au service du vivant. La première des motivations … c’est vous !
Ou plutot mes clients « réels » de Haute-Savoie avec qui j’ai créé une relation qui a dépassé, à mes yeux, le simple soin à leurs animaux. Je les ai écoutés, j’ai beaucoup appris mais j’ai aussi entendu cette demande, cette curiosité pour en savoir plus, le fameux « comment ca marche » et « comment vous en êtes arrivée à travailler de cette façon » .
D’ailleurs certains d’entre eux, quand j’ai quitté la région, m’ont souhaité tout le meilleur mais m’ont quand même reproché de n’avoir formé personne pour prendre le relais . Ca a aussi ca m’a fait cogiter !
En suite, une partie de ce que je suis aujourd’hui est dûe à la rencontre et à la transmission que m’a faite une femme rencontrée presque par hasard, enfin vous voyez ce que je veux dire quand je parle de hasard ;-)
Elle a ouvert une porte dans ma vie qui allait à l’opposé ou presque de tout ce qui constituait ma dite vie à ce moment là. Elle a eu cette évidence en elle qu’elle devait me l’ouvrir cette porte et elle a fait ce qu’il fallait pour.
Bien sur derrière, le chemin que j’ai choisi d’emprunter m’appartient et est fait de mes choix et de mes appels intérieurs. Cependant j’avais besoin d’un coup de pouce , d’un guide à ce moment la pour déclencher et accompagner le début du processus. Elle a joué ce rôle capital pour moi.
Très vite, consciente de l’importance que ca avait eu pour moi, je l’ai incité à diffuser ce savoir ou en tout cas à accompagner d’autres personnes sur cette voie.
Elle a refusé pour des raisons qui lui appartiennent.
Mais ca a eu une conséquence sur moi. J’ai eu le sentiment que finalement si elle m’avait mise sur cette route et si je ressentais, moi, ce besoin que ca soit transmis au plus grand nombre, c’était surement parce que c’était à moi de le faire. Et oui j’ai projeté sur elle sans m’en rendre compte, une mission qui m’appartenait. Je n’en avais bien sur aucune conscience à l’époque et j’ai bataillé longtemps pour la convaincre … j’ai appris plusieurs leçons depuis. Tout d’abord chacun son rythme , en suite ce que tu vois chez l’autre, avant de lui en parler, verifie que ca ne parle pas de toi, et enfin personne ne devrait penser savoir mieux que l’autre ce qui est juste pour lui … tout au mieux on est en droit de semer des graines dans son coeur et son esprit et voir si elles poussent !
Bref, de tout cela découle donc la 3e raison, il y a quelque chose en moi qui me pousse vers ca. Et croyez moi c’est tout sauf du confort ou de l’interêt !
Si c’était une histoire de confort, je resterais à ma place de vétérinaire holistique. C’est un métier que j’aime pratiquer, qui me met en lien avec de belles personnes. Et, il y a une telle pénurie de praticiens de ce style que votre carnet de rdv devrait se remplir facilement ou que vous vous installiez.
Et même si être vétérinaire holistique demande de se former et de se documenter régulièrement, ca n’a rien à voir avec un changement radical de métier comme ce que je m’apprête à faire ! Passez de soignant à enseignant, ca pourrait être considéré par beaucoup comme une mise en danger inutile.
Pourquoi quitter un statut aussi confortable ? D’abord je ne le quitte pas complètement, je garde une partie de mon emploi du temps pour le soin. En suite parce que c’est pour moi, la suite logique de mon chemin. Et la je parle à titre personnel, c’est une forme de besoin pour moi de diffuser ces compétences et ce regard sur le vivant. J’ai eu beaucoup de freins personnels qui m’ont empêché de le faire plus tôt. Je les ai identifiés avec le temps et résorbés. Et puis c’est énormément de travail de préparer ce genre d’enseignement … Je ne sais combien d’heures j’ai passé sur la préparation d’une simple formation mais croyez moi si il n’y avait pas cet appel puissant à le faire, ca fait longtemps que j’aurais renoncé.
Enfin la 4e raison, et bien c’est l’époque. Là ou en est l’humanité et en particuliers notre société occidentale.
Beaucoup de ma pratique de vétérinaire prend naissance dans mon experience personnelle que j’ai exploré en suite dans l’idée de la transposer dans mes soins.
Or, mon chemin me guide vers toujours plus d’authenticité, et de retour à l’essence de ce qui constitue la vie et le fait d’être vivant.
Je dirais que plus on nous pousse vers un monde qui se déshumanise, plus finalement on nourrit cette part de moi qui a soif de l’opposé, plus ca me donne de force et de conviction dans ce que j’entreprends dans ce sens.
J’oeuvre à mon échelle, pour me réapproprier une vie qui a du sens pour moi, et des savoirs qui sont la base de la vie.
Mais, je ne pourrais meme pas espérer y accéder si tout le monde gardait son savoir pour soi. Il faut à un moment que certains d’entre nous prennent conscience de l’importance de la préservation du savoir et de sa diffusion à qui en a besoin. Il y a un vrai risque pour certains savoirs qu'ils se perdent définitivement...
Je crois qu’on rentre dans une époque où le savoir que moi j’ai acquis tout le long de ma vie jusque là en matière de soin, d’animaux et des règles qui régissent le vivant sera une ressource importante pour bon nombre d’entre vous. Dans l’absolu ca le serait déjà, mais dans le monde dans lequel on évolue aujourd’hui, j’ai la conviction qu’il est urgent que chacun d’entre nous reprenne conscience et possession de son énorme potentiel. Mon job à moi, c’est de vous amener sur cette voie de vos pleins pouvoirs à travers , déjà dans un premier temps, la réappropriation de votre capacité à prendre soin des animaux.
Pour conclure, j’aimerais partager le fait que certains de nos projets peuvent être mis à rude épreuve par la vie, mais si le moteur est juste et encré en nous, il est fort probable qu’on tiendra bon quelque soit les embuches. On ne se cachera pas derrière un « si c’est juste ca doit être fluide » pour arrêter mais on s’appuiera plutôt sur un « c’est chargé de sens pour moi, je sais que c’est juste, alors je continue ».
Ma croyance personnelle c’est que de temps en temps la vie nous donne un coup de main, elle nous donne ce sentiment de fluidité si agréable et rassurant parce que on en a besoin ou/et parce que tout est effectivement aligné. Mais d’autres cas, elle nous met à l’épreuve, ce qui ne veut pas dire que ce qu’on entreprend doit être arrêté mais plutôt nous inciter à nous poser sur deux questionnements :
Se poser la question de la justesse de ce qu’on entreprend encore une fois … histoire d’être sur !
Et, si la réponse est oui c’est profondément juste pour moi, alors cela nous demande d’observer le plus objectivement possible les autres paramètres du projet, et voir si il y a encore d’autres choses à faire avant de se lancer …
Personnellement j’ai vécu les deux types d’expériences et l’absence de fluidité n’a rien enlevé à la qualité et à la justesse de ce que j’avais entrepris. Que ca se réalise rapidement et fluidement ou laborieusement et sur des années, le recul sur ces expériences me permettent de dire qu’elles étaient toutes justes. Gardez confiance en ce qui vibre en vous, savourez la fluidité quand elle se présente à vous et cultivez la patience, la persévérance, le travail et la foi en vous et vos ressentis dans tous les autres cas :-)
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